Association Marocaine d’Aide aux Enfants en Situation Précaire, reconnue d’utilité publique
|
|
Naissance du projet :
L’AMESIP est née en 1996 d’un constat alarmant sur les enfants des rues de Rabat.
En effet, les 9 membres fondateurs de l’A.M.E.S.I.P. ont constaté le nombre toujours plus élevé d’enfants sillonnant les rues de Rabat pendant les heures scolaires, se livrant à la sauvette à de multiples activités parallèles. Beaucoup avaient commencé à s’adonner à différentes formes de toxicomanie : inhalation de produits hallucinogènes, consommation de psychotropes. La plupart étaient couverts de vermine, souvent malades. Tous avaient quitté prématurément l’école ou ne l’avaient jamais fréquentée.
Les objectifs de l’Association :
1 - Objectifs généraux
Le principal objectif que s’est fixé l’association est le suivant :
« Etre à l’écoute des besoins de l’enfant pour l’aider à sortir de sa “situation précaire”
et le renvoyer vers la société mieux préparé ».
Cela implique notamment d’assurer à ces enfants :
- Un soutien affectif et psychologique
- Une formation à même de les aider à se réinsérer dans la société (communiquer, lire, écrire...)
- Une réinsertion de l’enfant dans sa famille chaque fois que possible
- La prévention de la délinquance et des M.S.T.
- L’offre d’un “refuge” où ils peuvent venir librement, sans obligation d’y rester, mais où la qualité de l’accueil devra décourager le retour à la rue
- L’habillement, la nourriture et les soins
2 - Objectifs particuliers
Très rapidement, d'autres objectifs ou sous-objectifs sont apparus nécessaires, principalement :
Participer à l'aide à la scolarisation des fillettes dans le rural
Participer à la lutte contre l'exploitation des "petites bonnes"
Aider à l'amélioration des conditions de vie de la population des quartiers difficiles : campagnes de nettoyage, création de terrains de sports équipés avec coin d'écoute, encadrement par des éducateurs, sanitaires (douches, vestiaires), …mais aussi mise place d’infrastructures (adduction d'eau, assainissement, raccordement au réseau électrique… )
Aider à l’obtention d’un état civil
Lutter contre la maltraitance des enfants et contre la pédophilie.
La Création des centres d’accueil
Ses constatations ont amené l’association à créer des centres d'accueil pour ces enfants dans les quartiers les plus défavorisés de Salé puis Rabat, et enfin Agadir :
Centre d'accueil SHEMS'Y de Salé Moulay Ismaïl en 1997
Centre d'accueil SHEMS'Y de Youssoufia - Rabat en 1999
Centre d'accueil SHEMS'Y de Salé Sidi Moussa en 2000
Antenne de l’AMESIP à Agadir depuis 1999
L’association recueille actuellement 500 enfants, dont 20 % de fillettes, qui fréquentent régulièrement les différents centres et y reçoivent un enseignement diversifié en arabe (6 heures hebdomadaires) et en français (6 heures hebdomadaires).
Il leur est aussi offert un certain nombre d’activités d’éveil et de socialisation : sport, éducation manuelle et artistique, chant, musique, théâtre, éducation civique et religieuse, éducation sanitaire,...
Trois repas par jour leur sont assurés ainsi que l’habillement. Des soins médicaux leur sont dispensés et si nécessaire à leur famille en cas de maladie contagieuse (Gale, mycoses, tuberculose, ...).
Depuis le début, aucun enfant n’a été “amené” au centre. Tous y sont venus spontanément et continuent à y venir suite à l’approche positive, bienveillante et encourageante des éducateurs.
Chaque centre dispose d'un psychologue et d'une assistante sociale qui reçoivent ou visitent les enfants et les familles. De nombreux enfants fugueurs ont pu être réinsérés au sein de leur famille avec un suivi de l’association.
Des dortoirs avec une capacité d’accueil de 10 lits chacun existent à Youssoufia et Salé, dortoirs destinés à recevoir des enfants en attendant de pouvoir les réintégrer dans leur famille lorsque c'est possible.
Dans chaque centre, de nombreuses activités ludiques et culturelles viennent meubler le quotidien :
- Organisation de spectacles chaque mi trimestre,
- Veillées lors des fêtes religieuses,
- Rencontres avec des groupes étrangers qui viennent partager la vie des enfants pendant quelques semaines,
- Visites de sites historiques ou touristiques,
- Participation à des activités culturelles aux côtés d'autres organismes,
- Participation d'une délégation de 15 enfants au premier sommet des Enfants Francophones,
- 15 enfants ont été invités pendant un mois et demi à une manifestation culturelle et touristique en Normandie et à Paris, sur invitation d'une association française (La Source) dans le cadre de l'année du Maroc en France,
- Participation d'une délégation de 10 enfants (école du cirque) à un spectacle à Paris lors de l’Assemblée Générale des membres du Centre Français de Protection de l’Enfance,
- Participation d'une délégation de 15 enfants aux cérémonies d’ouverture et de clôture du Forum organisé à Paris St Denis à l’occasion des Championnats du Monde d’Athlétisme (août 2003).
Le Travail en milieu ouvert
L'A.M.E.S.I.P. mène une campagne permanente d'information et de prévention auprès de la population des quartiers où elle agit, sensibilisant parents et enfants aux dangers et risques de la rue.
Ses éducateurs en milieu ouvert effectuent un travail de proximité auprès des enfants de milieux défavorisés, et ils travaillent en collaboration avec les assistantes sociales et les psychologues :
- Aide à la re-scolarisation de nombreux enfants
- Inscription à l’état civil (94 enfants inscrits entre 1996 et 2002)
- Distribution de vêtements, de chaussures, “séances” de hammam, soins médicaux gratuits dans les centres de santé (en accord avec le Ministère de la Santé).
- Prévention et lutte contre toutes les formes de drogue.
Principales autres réalisations
Création de l’École du cirque SHEMS'Y de Salé Sidi Moussa en 1999
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Ecole Nationale Française du Cirque “Annie Fratellini”, une présence continue de formateurs venant de France est assurée par rotations de trois mois pour des stages.
L'activité "cirque" permet de valoriser l’enfant et de l’aider à acquérir un équilibre mental, la connaissance et le respect de son corps, la confiance en soi-même et aux autres, la reconnaissance par les autres. C'est aussi une école de la citoyenneté, puisqu’elle développe l'amitié, la solidarité, l'altruisme. Il y apprend aussi à accepter les remarques, critiques, conseils de ses formateurs et de ses camarades.
Les formateurs essaient d'utiliser positivement cette pédagogie pour développer, chez les 160 enfants environ qui en bénéficient, des attitudes de respect de soi, de l'autre, de la règle, des comportements d'investissement et de responsabilité qui sont les fondements de l'éducation à la citoyenneté.
Création d'une unité d'enseignement préscolaire
De nombreux petits enfants (3 à 6 ans) de familles nombreuses vivant dans des logements exigus se retrouvent à passer le plus clair de leur temps dans la rue. Aussi l'A.M.E.S.I.P a mis en place un programme d'enseignement préscolaire (une unité a commencé à la rentrée 1999 - 2000 à Salé Moulay Ismail avec 45 enfants).
85 enfants sont passés par cette école depuis 1999 (chaque année 15 enfants rejoignent l'enseignement primaire et font place à 15 nouvelles recrues de 6 ans), où ils sont préparés au mieux pour leur scolarité primaire : travail sur la motricité, le graphisme, l'hygiène, la morale et la religion.
Soutien scolaire
De nombreux enfants en état d’échec scolaire grave et susceptibles d’être renvoyés de l’école en fin d’année scolaire ont bénéficié de soutien scolaire.
Des enseignants, recrutés par l'A.M.E.S.I.P. dispensent ces cours dans les locaux du Ministère de l'éducation Nationale, chaque jour après 17 heures.
Le taux de réussite a été de 98 % à l’issue de l’année scolaire 1997/1998 et supérieur à 90 % les années suivantes.
Alphabétisation non formelle
De nombreux enfants de 11 à 16 ans qui n’avaient jamais été scolarisés, ont ainsi reçu un enseignement de base.
D’autres, de 14 à 16 ans ont suivi - et pour certains, continuent à suivre - des cours de remise à niveau en vue de rejoindre un centre d’apprentissage.
Réinsertion scolaire
Après remise à niveau, de nombreux enfants ont, sur tests organisés à l'issue de chaque année scolaire, rejoint les écoles du Ministère.
L'A.M.E.S.I.P. a participé à chaque début d'année scolaire à l'opération cartables garnis en en distribuant sur les trois dernières années 4.800. Ces cartables sont distribués après enquête sérieuse aux enfants susceptibles de ne pas rejoindre l'école faute de moyens.
Formation professionnelle directe (non formelle)
Avec l'aide d'entreprises (usine de pâtes alimentaires, textiles, bijouterie fantaisie,) et d'artisans (potiers, ferronniers,…), l’Association a pu placer 60 adolescents en préapprentissage ou apprentissage. Certains d'entre eux (20) ayant terminé leurs stages de formation, ont été engagés comme employés à part entière et donnent toute satisfaction à leurs employeurs par leur assiduité, leur conduite, leur efficacité.
Par ailleurs, en collaboration avec l'Association Nationale de Jet-Ski, l’AMESIP a créé une école de "plagistes - spécialistes du pilotage et de la mécanique du jet-ski". 7 adolescents suivent cette formation, et l'un d'entre eux a déjà gagné une récompense de 50.000 dhs lors d'un concours international !...
Soutien à la scolarité de la fillette dans le rural
En 1998, un programme a été initié en collaboration avec le Comité de Soutien à la petite fille dans le rural.
Grâce à des parrainages, l’AMESIP assure des bourses à 113 fillettes du rural, bourse leur permettant d'accéder au collège et de poursuivre leur cursus scolaire. Ces fillettes, pour cause d'éloignement, auraient été obligées de quitter l'école à la sortie du primaire.
Grâce à ces bourses, les fillettes s'organisent par foyers de 4 à 10 enfants dans la ville la plus proche où se trouve le collège qu'elles fréquentent ou bien trouvent une place dans une famille d'accueil.
Ce sont des associations de villages qui assurent le suivi de l'opération.
Formation continue des éducateurs
L’A.M.E.S.I.P. assure la formation continue de ses médiateurs sociaux et formateurs.
Dans le cadre de l'école du cirque, des équipes de formateurs de l’ "Académie Nationale des Arts de la Piste Annie Fratellini" viennent régulièrement (15 jours / mois et demi + une fois 45 jours) effectuer des séjours de formation "class masters" pour les formateurs spécialisés locaux.
De nombreux étudiants marocains, français, belges, viennent effectuer des stages de deux, six mois ou un an afin de terminer leur cursus de troisième cycle universitaire, en rédigeant leur mémoire sur un sujet touchant à l'enfance, (psychologues de l'enfant, travailleurs sociaux,…) Ce sont des occasions d'échanges fructueux…
Création d'un laboratoire photo
Au centre SHEMS’Y Rabat Youssoufia, a été créé un laboratoire de photographie en Noir & Blanc.
Un jeune professionnel belge s'est proposé de venir bénévolement (depuis juin 2001) afin :
- d'initier à la prise de vues, au développement et au traitement artistique de photos noir et blanc des groupes d'enfants du centre.
- de former des animateurs locaux qui ont pris le relais après son départ (janvier 2002)
72 enfants ont ainsi bénéficié de la formation photo.
Création d'un complexe omnisports
Début 2002, l’Association a mis en chantier un projet intitulé « réinsertion de la jeunesse en situation précaire par le sport et l’écoute », dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants, projet soutenu par l’UNESCO et le BIT.
A cet effet, un terrain omnisports a été construit dans le quartier de Hay N’Byat à Salé, quartier particulièrement déshérité avec une population d’enfants en déshérence particulièrement dense.
A ce terrain est adjointe une salle de classe aux fins d’organiser des rencontres entre les éducateurs sociaux et les familles ainsi que des cours de soutien scolaire et d’alphabétisation.
Le complexe est opérationnel depuis janvier 2003.
Classes d’artisanat
La première classe d’artisanat, en voie de réalisation, est située au centre artisanal de Salé.
Mais l’association projette d’en créer ultérieurement d’autres. Une « prospection » entreprise à Fès a montré l’intérêt que portent à ce projet et les artisans et les autorités locales.
Plusieurs partenaires aident à la mise en place de ce projet :
- Les artisans, les « maâlemines » (maîtres artisans traditionnels) qui sont prêts à former des jeunes dans l’esprit des « compagnons » d’autrefois ;
- Le ministère de l’artisanat qui apportera son appui (salle de classe)
- La Direction de l’Enseignement non formel pour l’alphabétisation.
L’AMESIP se chargera de tout ce qui n’est pas apprentissage pour fournir vêtements, nourriture, soins, prestations diverses…et pour assurer l’alphabétisation par des formateurs de l’association.
Lutte contre le phénomène des « petites bonnes »
Lorsque les éducateurs en milieu ouvert s’aperçoivent qu’une fillette a « disparu » et qu’elle a été placée comme « petite bonne », ils prennent contact avec la famille et proposent aux parents de trouver un mécène (ou l’AMESIP) qui apportera la somme que « rapporte » le travail de la fillette afin que cette dernière soit réintégrée dans la famille et à l’école, avec l’aide et le suivi de l’association.
L’AMESIP a ainsi « récupéré » une trentaine de « petites bonnes ».
Lutte contre la pédophilie
Les différents éducateurs de l’AMESIP abordent avec les enfants les sujets les plus divers. Ils leur font comprendre plus particulièrement que leur corps est sacré et que personne ne peut en disposer.
Ces notions sont floues ou inexistantes chez ces enfants qui, du fait de leur vie antérieure, de leur milieu déstructuré, sont des proies faciles pour des prédateurs qui jouent sur leur ignorance et leur fragilité.
L’association, ayant eu des échos sur les agissements d’un M. X qui abusait d’enfants «errants » après les avoir attirés chez lui, a provoqué une enquête de la Sûreté. Cette enquête ayant porté ses fruits, l’AMESIP a commis des avocats et, par jugement du tribunal de Rabat, M. X s’est vu condamner à 10 ans de réclusion.
Centre d'Agadir
L’association a choisi d’intervenir particulièrement à Agadir après y avoir constaté le développement pernicieux d'une forme de tourisme sexuel de tendance pédophile. Depuis 1998, une équipe d'éducateurs en milieu ouvert a commencé un travail, dans la rue, auprès d'enfants en situation précaire.
Il s'agit d'une "école dans la rue" (actuellement 257 enfants concernés) que les éducateurs rassemblent dans un parc, leur assurent l'hygiène et les soins, un soutien psychologique, des repas, de l'habillement, des activités éducatives, ludiques et sportives, les sensibilisent en permanence aux dangers de la rue.
L'A.M.E.S.I.P. procède également à des distributions de cartables garnis, assure des cours de soutien ou de remise à niveau.
Un centre d'accueil d'une capacité d'accueil de 250 enfants a été achevé en 2000. Il sera destiné à accueillir les enfants et à former les adolescents aux métiers porteurs pour la région : hôtellerie, métiers du tourisme (plagiste) et pêche. Mais l’association attend l'autorisation d'occuper les lieux (en raison d'un problème d'eau et de problèmes administratifs).
Les Partenariats
L’AMESIP entretient de nombreux partenariats :
Avec des instances nationales :
- Secrétariat d’Etat pour l’Education non formelle (enseignants de langues française et arabe dans les centres SHEMS’Y) ;
- Ministère de la solidarité et de l’Emploi (subvention pour aménagement et rénovation du site de la Kasbah de Sidi Moussa) ;
- Ministère de la Jeunesse et des sports (personnel détaché à l’AMESIP : 4 personnes) ;
- Promotion Nationale (Prise en charge de 5 personnes : secrétaire et agents de service) ;
Avec des instances internationales :
- UNESCO (Centre omnisports Hay N’Byat) ;
- BIT (Centre omnisports Hay N’Byat) ;
Avec d'autres O.N.G. :
- Locales :
AMSED (Association Marocaine de Solidarité et de Développement) ;
L'Heure Joyeuse (Alphabétisation et aide sociale à l'enfance) ;
IKRAM (Distribution de denrées alimentaires, alphabétisation, soutien scolaire et formation professionnelle des femmes) ;
INSAF (Institution Nationale de Solidarité avec les Femmes en Détresse) ;
AL KARAM (Association pour la sauvegarde de l'Enfance) ;
Ligue de Protection de l'Enfance ;
Darna (Aide aux enfants en difficulté).
- A l'étranger :
Centre Français de Protection de l'Enfance (parrainages d'enfants) ;
Académie Nationale des Arts de la Piste Annie Fratellini (école du cirque) ;
El OSRA (Élan, Optimisme, Solidarité et Rapprochement) ;
La Source (sauvegarde de l'enfance en difficulté) ;
Cercle d'Amitié Franco-marocain ;
INTERMON (Association espagnole d'aide au développement).
Les projets pour l’avenir :
- Pérenniser les actions et développer l'idée d'une présence par l'écoute et le sport dans les quartiers "difficiles"
- Rechercher des sources de financement stable pour acquérir son autonomie (l’association vit surtout grâce à des opérations ponctuelles et aléatoires).
Pour contacter l’AMESIP :
Adresse: | Avenue Oulad M’Rah – Hay Abi Rgreg
Quartier Youssoufia
Rabat - MAROC
|
Téléphones: |
(212) 37 75 27 47 (administration)
(212) 61 14 48 48 (présidente)
(212) 64 00 25 43 (autre contact)
|
Fax : |
(212) 37 63 22 07 (administration)
(212) 37 65 90 04 (présidente)
|
E-mail : |
amesip@caramail.com
|
Site Internet : |
http://www.moroccoweb.com/amesip
|
Agence bancaire : |
Banque Commerciale du Maroc (BCM)
Agence Rabat Nations Unies
|
Compte bancaire : |
Compte N° 159 D 000 698 |